Le lac du Der, (lac du Der-Chantecoq ou lac-réservoir Marne) est le plus grand lac artificiel d'Europe en ne tenant pas compte des lacs de barrage.
Il est situé en Champagne et doit son nom à la région naturelle du Der et à Chantecoq, l'un des trois villages engloutis pour sa construction dans les années 1960-70, les autres étant Champaubert-aux-Bois et Nuisement-aux-Bois.
Ces trois villages ont dû être sacrifiés pour protéger Paris des inondations. En effet, ce lac sert de tampon, étant rempli du 1er novembre au 30 juin et vidangé du 1er juillet au 31 août régulant ainsi la Marne, la Blaise et donc la Seine. Restera un volume d'eau suffisant à la survie des poissons et les parties immergées se transforment en immenses vasières.
Le lac du Der a une importance ornithologique majeure étant un lieu de reproduction, d'hivernage et une étape à la migration. Ce sont essentiellement les grues cendrées qui y font escale en novembre qui font la renommée de ce lac. On y dénombre entre 70 et 80000 grues sur les 230000 traversant la France.
Un réveil matinal s'impose pour être au rendez-vous du lever des grues. Il est magique de voir l'évolution des couleurs du paysage au gré du lever du soleil. L'émotion en attente de ce rendez-vous est intense. La frénésie des préparatifs du matériel est générale et palpable, les "canons" pointés vers le lac sont légion. La nature est encore endormie, par moments, un cancanement prévient du réveil imminent de celle-ci.
L'air ambiant est froid, les gelées matinales nous engourdissent pieds et mains. La pression monte... Nos jumelles balayent l'horizon, chacun espérant voir en premier un groupe de grues décoller de son dortoir. Alerte ! Une petite escadrille s'annonce dans les couleurs chatoyantes du ciel. Du silence tendu qui règnait jusqu'à présent au sein du groupe des chasseurs d'images jaillit un concert de cliquetis. Un groupe, un deuxième puis un troisième monte dans le ciel, les grues tournoient cherchant à se rassembler pour une formation en V, certaines passent au dessus de nos têtes fanfaronnant à coup de trompette. Cou et pattes tendus, leur silhouette est galbée et le contre jour leur confère un aspect stylisé. Le ciel, pour quelques minutes, est rehaussé d'ombres chinoises. Un régal pour les yeux et des frissons d'émotions !
Celles ci viennent de Scandinavie ou d'Allemagne du Nord, leur destination étant l'Espagne ou l'Afrique.
Elles préfèrent le vol plané et se servent des courants ascendants pour gagner facilement de l'altitude en économisant leur énergie.
En l'absence de courants ascendants, les grues cendrées continuent leur périple en vol battu.
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La grue est un oiseau très craintif qu'il est difficle d'approcher. Il est conseillé de rester à distance et de respecter son état sauvage.
La ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a acheté des terres aux environs du lac et les cultive pour nourrir les grues afin qu'elles ne causent pas de dégâts aux agriculteurs.
Une petite vidéo est à votre disposition via le site de la LPO Champagne Ardennes ainsi que d'autres informations importantes au sujet de la grue cendrée.
J'étais ravie de cette expérience et vous invite à la vivre à votre tour.
Venez à la rencontre de cette belle et grande dame.
Vous pourrez la voir danser et l'entendre craquer, glapir ou trompetter.